Bourdes de Moustapha Diop ? LG8tv répond à la… réponse de la mairie

Gscom Team 07/01/2019 21:24:04 Société
Bourdes de Moustapha Diop ? LG8tv répond à la… réponse de la mairie

Pour s’être interrogé sur l’opportunité de débaptiser la mairie de Louga afin de la rebaptiser du nom d’un illustre fils de notre ville, LG8tv a eu l’honneur de recevoir une réponse prétendument issue de la… mairie. Est-ce le Conseil municipal dans son entièreté, ou le maire ou un des affidés de ce dernier qui a pondu cette réponse qui, en certains endroits épouse des contours insultants et indignes ? En tout cas il est signé «Secrétariat général de la mairie» et nous ignorons quel nom se cache derrière cette signature. S’il s’agit de la personne qui dirige le Secrétariat général de l’institution municipale, elle devrait plutôt s’occuper du respect de l’ordre du jour qui était de voter le budget et du respect de toutes les procédures, y compris lorsqu’il s’agit de baptiser un endroit de la ville. Mais pour sa gouverne, celui-ci doit retenir que LG8tv n’est pas un site qui «colporte» mais qui informe, et il n’a nullement été question dans le texte qu’il met en cause de manquer de respect ou de provoquer qui que ce soit par un titre qui se veut plutôt interrogatif et non pas tout à fait affirmatif. Si l’auteur de cette «réponse de la mairie de Louga» a voulu faire preuve de mordant pour plaire à Lat Dior, il aura surtout commis la bourde (tiens, vous avez dit bourde) de provoquer surprise et indignation auprès de la rédaction de LG8tv par son verbe volontairement grossier. Point n’était besoin d’essayer d’être insultant en répondant à nos interrogations, il suffisait juste de décliner des arguments convaincants et, pour le cas d’espèce, le répondeur automatique du maire n’a pas été très courtois car il aurait dû faire parvenir sa réponse à LG8tv en premier plutôt que de la faire publier sur un autre site. Aussi ne seront-nous pas non plus courtois à son égard en lui opposant une réponse sans y être invités.

Ce répondeur du maire prétend dans son argumentation tirée par les cheveux, que «tout le monde peut faire le constat de l’existence dans de nombreux pays, de palais présidentiels, de sièges de gouvernement ou de parlement, de ministères, de mairies (…) baptisés du nom de personnalités». Sauf qu’il ne se risque pas à citer des exemples précis parce qu’il sait qu’il se serait planté. Que l’on prenne l’exemple du Palais Bourbon, du Quai d’Orsay ou du Palais de l’Elysée il aurait pédalé dans la choucroute car ces lieudits n’ont pas obtenu leur dénomination commune par délibération d’une quelconque institution mais plutôt par l’usage. Ainsi, le Quai d’Orsay qui désigne communément et par métonymie le ministère français des Affaires étrangères est un quai sur la Seine qui débute au pont de la Concorde et rue Aristide-Briand et se termine au pont de l’Alma et place de la Résistance. Le ministère en question y est situé au n°37 dans un hôtel particulier. Quant au Palais Bourbon, qui abrite l’Assemblée nationale française, c’est l’ancienne résidence des ducs de Bourbonnais. Quid du Palais de l’Elysée ? Il s’agit d’ un ancien hôtel particulier parisien, situé au no 55, rue du Faubourg-Saint-Honoré à Paris, dans le 8e arrondissement. Il est le siège de la présidence de la République française et la résidence officielle du président de la République depuis la IIème République. Il a été construit en 1720 pour Louis-Henri de La Tour d’Auvergne, comte d’Évreux. Le palais de l’Élysée a une histoire illustre et singulière : il fut offert par Louis XV à sa favorite, la marquise de Pompadour, en 1753, puis devint le palais princier de Joachim Murat, beau-frère de Napoléon Ier. Ce dernier en fit en 1805 sa résidence impériale. Son neveu, Napoléon III, y habita également et, c’est tout naturellement qu’il deviendra le palais du président lorsque la République française est née sur les cendres de l’Empire.

Si nous revenons à notre pays, notre Assemblée nationale est communément désignée par la presse Place Soweto, mais c’est juste parce qu’elle est située sur cette place publique qui a été baptisée ainsi en hommage à la lutte héroïque des enfants martyrs de l’apartheid en Afrique du sud. Elle n’a jamais été officiellement baptisée ainsi ni par décret ni par délibération.

Or, les institutions municipales ont reçu leur appellation de «Mairie de…» ou «Hôtel de Ville de…» par décret et non par délibération d’un quelconque Conseil municipal. La question était donc de savoir sur la base de quel texte de loi les autorités municipales de Louga ont pu décider de débaptiser une institution de leur ville qui porte déjà un nom : «Hôtel de Ville de Louga». C’est très simple, il suffit juste de répondre à cette question. Il ne s’agit pas de rappeler les prérogatives du Conseil municipal en citant l’article 102 de la Constitution qui stipule que «les collectivités territoriales s’administrent librement par des assemblées élues», ainsi que de l’article 81 du Code Général des Collectivités Territoriales qui dispose que «le conseil municipal règle par ses délibérations les affaires de la commune», articles qui ne nous semblent pas pertinents en la matière car il ne s’agit guère ici «d’affaires de la commune» mais de dénomination d’une institution, fut-elle communale. Vous pouvez baptiser tous les édifices et toutes les places publiques de votre ville mais vous ne pouvez pas débaptiser l’institution municipale lorsqu’elle s’appelle «Mairie de…» ou «Hôtel de Ville de…».

Pour le reste, nous reconnaissons parfaitement à Baye Djily le mérite de porter même le nom de la ville de Louga si nos concitoyens en ressentent le besoin mais quant à la mairie… encore une fois ce n’est pas dans les usages et à LG8tv, nous ne sommes toujours pas convaincus par la légalité de la délibération.

D’ailleurs il nous revient, de plusieurs sources et après avoir consulté des spécialistes , que dans des cas pareils, le Préfet du département, compétent pour entériner les décisions issues des délibérations du Conseil municipal pourrait renvoyer le texte aux conseillers pour «deuxième lecture». Une fin de non-recevoir en quelque sorte, pour ne pas dire un désaveu pour un texte qui ne pourra être réexaminé que par le Conseil d’Etat. Pour le reste, nous restons à la disposition des répondeurs automatiques afin de poursuivre les débats et nous souhaitons que le maire, pour ce qui le concerne, puisse prendre de la hauteur et le temps de se remettre en question lorsqu’il se trompe de bonne foi en induisant en erreur du même coup ses Conseillers municipaux, lesquels, sans trop se poser des questions et malgré leur diversité de camps donnent leur assentiment à toutes ses initiatives, même le plus loufoques.

Badara Samb

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