Journée de célebration des droits de la femme : 08 Mars et la femme au Sénégal

Gscom Team 08/03/2019 14:03:36 Société
Journée de célebration des droits de la femme : 08 Mars et la femme au Sénégal

La société africaine en général, voire même sénégalaise, était une société traditionnelle. Tout se faisait pour la tradition, avec la tradition et  par  la tradition. D’où, l’émanation des religions traditionnelles. Dans cette société l’homme était maître absolu car il y faisait la loi. Alors quelle  était la place de la femme dans cette société traditionnelle ?

La femme longtemps considérée comme inferieure  à  l’homme, devait  non seulement se soumettre à son mari mais également obéir à ce dernier et à ses parents. Ainsi du toit paternel au toit conjugal, la femme était  livrée à la merci de l’homme  par la sacrée tradition. Son avis n’était presque jamais pris en compte. En tout et pour tout, la femme jeune ou adulte, était vouée au silence en dépit de la gravité de ses peines, c ‘est-à-dire que ses droits étaient taillés à la hauteur de la volonté de l’homme.

L’homme s’érigeait en maître absolu  et la femme était soumise. Beaucoup de choses étaient interdites  à la femme, à savoir la modernité dans toutes ses formes. Parmi elles figurait l’école. L’école était interdite aux femmes. Et Pourquoi ?

En effet l’école était dangereuse selon les hommes.  Elle permettait d’anéantir les barrières, abolir  les tabous  des sociétés anciennes et  les interdits qui tentaient de limiter la liberté de l’homme. C’est pourquoi  dans  cette société traditionnelle, la femme n’avait pas accès à l’école. Le nombre d’entre elles qui y accédaient était minime, elles étaient mal vues et parfois, elles en étaient retirées sans terminer le cycle. C’est ce qu’explique Mariana Ba  dans son roman intitulé «Une Si Longue Lettre»: L’école transforme les filles en diablesses, qui détournent les hommes du droit chemin.  p30

En effet le rôle principal de la femme était de s’occuper de son foyer, de son mari et de ses  enfants. Elle devait non seulement  assurer l’éducation de ses enfants,  mais aussi leur transmettre des valeurs. A leurs filles, elles transmettaient le savoir d’être mères  et d’être filles.

Comment certaines pouvaient-elles aller à l’école ? Certes pour les hommes, cela était impossible. Jamais une fille ne devait aller à l’école !  La place de la femme  était de rester à la maison, d’assurer les travaux domestiques et  de faire beaucoup d’enfants, en particulier des garçons pour mieux assurer  les travaux des champs. Le nombre déterminant d’enfants s’expliquait par le manque de machines et tous les travaux se faisaient à la main. Il fallait beaucoup cultiver, beaucoup récolter pour assurer la survie de la famille.

Pour les travaux des champs, la femme devait amener le petit déjeuner aux hommes qui étaient aux champs depuis l’aube. Dès que la femme arrivait, les hommes prenaient une pause pour reprendre un peu de forces et un peu de repos. Après cela la femme cultivait un peu comme les hommes puis cherchait du bois de chauffe et rentrait à la maison pour préparer le déjeuner. Ce dernier une fois prêt, elle reprenait le chemin des champs pour l’y amener et ensuite retourner à la maison s’occuper de son  foyer et préparer le diner. Elle se levait la première  pour piler le mil avec un pilon et un mortier, chercher de l’eau au puits, puis continuait en assurant les autres travaux domestiques et se couchait la dernière. Alors comment celle-ci pouvait-elle fréquenter l’école ? Avait-elle vraiment le temps d’aller à l’école ? Avait-elle le temps de se concentrer sur  ses leçons et le temps de les apprendre ? A vrai dire,  c’était impossible, d’autnt que l’école était capable de la transformer. C’est ce qui explique le refus catégorique des hommes de cette école en vue de maintenir leur autorité et leur liberté.

En ce qui concerne le mariage dans la société traditionnelle, la femme  n’avait pas le droit de choisir son mari. Le mariage était l’affaire des parents ou de la famille et souvent la femme n’était même pas consultée. Au passage il faut dire que toutes les familles se connaissaient, ainsi que leur lignée. Mais rappelons  que la famille ne se limitait pas  seulement à papa, maman, enfants. Plusieurs membres de la famille vivaient ensemble et l’éducation des enfants était l’affaire de tous. Ainsi elle n’avait pas le droit de refuser. Il suffisait seulement d’obéir à ses parents et d’accepter le mari proposé car le choix était bien fait, après consultation de la grande  famille.

En tout état de cause il faut dire que dans les sociétés traditionnelles les femmes faisaient tout dans un respect sans borne. Elles s’occupaient de toutes les choses relatives à la bonne marche de la famille et ne se lassaient jamais de rendre leurs maris heureux. Elles étaient reléguées au second plan et devaient seulement s’occuper de leur foyer, d’où l’appellation de femme au foyer

Aujourd’hui nous constatons que la situation a  commencé à changer malgré certains villages conservateurs de la tradition. Les femmes jouent un rôle prépondérant dans la société sénégalaise. Elles ne sont plus à la merci de la gente masculine comme du temps de nos grands-parents et mamans où la femme était soumise aux travaux domestiques et au silence. Ainsi beaucoup de femmes sont instruites, scolarisées. Alors elles occupent des postes aussi importantes que les hommes. De ce fait, nous voyons des femmes enseignantes, infirmières, docteurs, dans l’administration, dans les corps militaires et paramilitaires au même titre que les hommes et libres de choisir leurs maris. Le temps des traditions est révolu, tout est en train de changer.

Ainsi au Sénégal beaucoup d’associations ont été créées au service de leurs droits. Animées par  cette conscience, elles ne cessent de se hisser dans la vie sociale, économique et même politique. D’où la création au niveau de l’état d’un Fonds National pour la Promotion de l’Entreprenariat Féminin ainsi que le Ministère de la Femme. Aujourd’hui au Sénégal nous avons  des femmes  députés et même ministres. C’est l’ère de la modernité. La femme a aujourd’hui les mêmes droits que les hommes : droit à l’éducation, droit à la santé, droit au travail, d’où le terme deparité, selon  Maitre Abdoulaye Wade, Ancien président du Sénégal (obligation de faire figurer autant de femmes et d’hommes de manière alternée sur les listes de scrutin municipal.)

Voilà en gros ce que nous pouvons dire du rôle et  de la place  de la femme dans la société  traditionnelle.

benoo.org | Img :Ndarinfo

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