COOPERATION DECENTRALISEE ET MAL GOUVERNANCE ! La commune de Louga dans le peloton de tête

Gscom Team 20/11/2019 21:00:45 Développement
COOPERATION DECENTRALISEE ET MAL GOUVERNANCE ! La commune de Louga dans le peloton de tête

Le Sénégal et la France ont procédé le 10 novembre dernier à un diagnostic de la coopération décentralisée entre les deux pays. L’enveloppe a, par la même occasion, été revue à la hausse. Pour la période 2020-2022, les deux parties se sont engagées à verser chacune un montant de 400 millions par an dans l’escarcelle. Ce qui au total a fait gonfler l’enveloppe à hauteur de 1,249 milliard qui sera affecté aux communes éligibles au programme. Lors du précédent programme, près d’une quarantaine de collectivités a bénéficié  de ce concours et 57 projets ont été financés entre 2015 et 2018. Ce dispositif de financement a été créé depuis 2013 et la remarque surprenante qui a été faite durant cette rencontre est que la commune de Louga et quelques autres n’ont jamais bénéficié de ce fonds. Pour Christian Roto, ambassadeur délégué pour l’action des extérieure des collectivités territoriales françaises, c’est le défaut d’expertise dans la gestion des collectivités territoriales qui explique en partie l’absence d’allocation à certaines communes. C’est pour cette raison que dans le nouveau dispositif, il est prévu de faire appel à l’expertise de la diaspora pour que la tenue des dossiers de projet soit améliorée. Evidemment, comme l’on pouvait s’y attendre, l a commune de Louga est dans le lot. Cet aveu de taille vient corroborer le constat fait ; une semaine auparavant par Bachir Kanouté, coordinateur exécutif d’Enda Ecopop, en marge de la deuxième édition de l’Université de la décentralisation tenue à Kaolack. Si son constat est extrêmement sévère, on ne peut reprocher à Bachir Kanouté de  manquer d’objectivité. Il est indéniable que les transferts de l’Etat sont loin d’être suffisants pour faire face aux besoins des collectivités territoriales en matière de fourniture d’infrastructures sociales et aux  besoins essentiels des populations  en termes de santé, d’éducation et de mobilité. Il est vrai aussi que l’Acte 3 de la décentralisation a bouleversé le paysage institutionnel de la décentralisation au point que les maires n’ont aucune visibilité sur l’assiette fiscale et le potentiel économique de leur territoire comme l’affirme Bachir Kanouté. Mais cela n’explique pas tout. Le mal est bien plus profond. Plus pernicieux. « Nous sommes  dans un cercle vicieux de l’incivisme fiscal. Juste parce  que les populations qui auraient du être impliquées  aux décisions, ne sont pas impliquées. L’agenda de développement est défini  par l’autorité politique sans concertation avec les populations locales. Les groupes-moteurs du développement dont une partie, c’est les femmes  et  les jeunes ne sont  pas impliquées à la gouvernance. Le niveau de mobilisation et d’affectation des ressources vers les besoins essentiels, est encore très faible » affirme Bachir Kanouté. 25 ans après l’initiative du conseil municipal de Porto Alegre (Brésil), nos communes en sont encore dans une préhistoire  dela démocratie participative. Cette approche du budget participatif permet d’impliquer les  véritables acteurs du développement à son élaboration dans l’objectif d’améliorer la transparence dans la gouvernance et d’optimiser l’efficacité dans son exécution. Cette gestion participative des communes fait tache d’huile sur tous les continents. Au Sénégal, et particulièrement à Louga, nous marchons à reculons. Le niveau de mobilisation et d’affectation des ressources vers les besoins essentiels, est encore très faible quand l’Acte 3 de la décentralisation préconise, en plus de l’élargissement de l’assiette fiscale, le des financements innovants. Les communes doivent se mettre en situation de pouvoir faire appel au partenariat public-privé, de recourir aux marchés financiers et aux structures de financements comme les banques privées ou les institutions tels que la Caisse des Dépôts et de Consignations et les fonds souverains et … la coopération décentralisée.

L’incurie d’une équipe municipale

En l’état actuel des choses, il serait illusoire de vouloir demander à la commune d’exploiter la plupart de ces modes de financement… mais, par contre, Louga, qui a une grande expérience de la coopération décentralisation ayant été la première commune du Sud à être jumelée à une commune du Nord, devrait faire Jouer cet atout. Mais Bien malheureusement, comme le constate Bachir Kanouté, la commune de Louga se ferait difficilement battre dans un championnat national de la mal gouvernance. Cette peste dont les symptômes les plus patents sont la non transparence et la non communication. Elle est une fâcheuse conséquence de l’absence de redevabilité des autorités  par rapport aux citoyens et de l’affection  des ressources  vers des besoins non essentiels des populations. Elle est la principale cause de l’incivisme fiscal qui caractérise les communes et particulièrement Louga. Si on y ajoute l’incurie dont fait preuve  la commission du conseil municipal chargée de la coopération décentralisée qui ne maîtrise point l’alphabet du domaine qui lui a été confié, alors bonjour les catastrophes. On vit à Lougaune sorte d’externalisation de cette coopération, très officieusement déléguée à une association privée qui en a fait son affaire et, comme de bien entendu, à son propre profit. Ce qui n’a été possible qu’avec des complicités tapies au sein de l’institution municipale.Ainsi la coopération décentralisée est pratiquement déviée de son objectif car elle n’est point adossée aux besoins réels des populations.Ceci n’est que la partie visible de l’iceberg. De fait, c’est la gestion de la commune qui pose problème. Les carences en matière de coopération décentralisée que les reflets discernables d’une gangrène plus funeste. La commune de Louga est un vrai concentré de malveillance. Les conflits d’intérêts s’y foulent à chaque pas. Des conseillers municipaux gagnent des marchés avec des GIE qui leur appartiennent de fait. Parfois, ce sont tous les membres de leur famille qui ont chacun son GIE et se font un partage de « bouki » des marchés. Tout cela est bien connu.

Cherif Sarr Lg8tv.com

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