Ndongo Dime, Écrivain Sénégalais:C’est Borom Touba Qui M’a Inspiré.

Gscom Team 15/06/2020 16:57:22 Culture
Ndongo Dime, Écrivain Sénégalais:C’est Borom Touba Qui M’a Inspiré.

Ma vocation c’est d’être un passeur de la pensée mouride »

Auteur de plusieurs ouvrages, Ndongo Dime, opérateur Economique de son état, est né le 05 août 1959 à Louga. Dans cette interview qu’il nous a accordée dans sa demeure, il revient sur les différentes phases de son cursus poétique, sa correspondance avec le président poète Léopold Senghor avant de dévoiler ses secrets dans la poésie religieuse et sa vocation par rapport à l’art poétique.

Bonsoir Monsieur, qui êtes-vous?

Je suis Ndongo Dimé, président de l’Association des Ecrivains de la Région de Louga. Je suis en même temps opérateur économique mais la plupart de mon temps je le passe à écrire. Je me suis familiarisé avec la plume depuis 1986 et mon premier ouvrage intitulé « L’Aube Souriante » a été édité et publié en France en 1987.

Actuellement, j’ai à mon actif cinq ouvrages édités et d’autres manuscrits qui sont pour le moment à l’étude.

Que signifie écrire pour vous?

Ecrire pour moi, c’est se libérer, se donner oui enfanter. Je crois que la meilleure façon d’être c’est d’écrire. En effet, écrire c’est marquer le temps, l’histoire. L’écriture permet de lutter, de s’émanciper mais aussi d’enseigner. Enfin, écrire pour moi c’est briser les chaines pour montrer la voie à la jeunesse et à des générations.

Voudrez-vous nous parler un peu de vos diverses sources d’inspirations?

(Il interrompt). En matière de poésie il faut avoir des dons. Mon premier ouvrage qui a été édité par La Pensée Universelle en France en 1987 avait reçu les critiques du Président poète Léopold Sédar Senghor. Et dans ces critiques il me disait:  » Vous avez des dons poétiques. Seulement il faut éviter des images banales et aller à la quête d’images neuves jamais vues, jamais entendues ». Ces critiques m’ont beaucoup poussé à méditer mais aussi à continuer à écrire, à produire pour montrer la voie. De ces réflexions, j’étais resté infécond pendant des années à cause d’une recherche atroce d’idées tranchantes pour pouvoir partir de ceux qui vont tenter de solutionner la crise identitaire et idéologique africaine. L’Afrique regorge de valeurs, de repères. Or, nous ne faisons qu’importer de nos jours des modèles occidentaux qui n’ont rien à voir avec les siens. Du coup, ceci m’a révolté et m’a amené à reprendre ma plume et de montrer la voie qui, pour moi, n’est rien d’autre que la Mouridiya.

« C’est Borom Touba qui m’a inspiré ! »

Donc aucun auteur ne vous intéresse ni n’influence votre écriture…

C‘est Borom Touba qui m’a inspiré! Je m’inspire de ses xassaids, de sa philosophie et de son système qui surpasse tout autre que le sien. A cela s’ajoute cependant les livres spirituels qui m’ont beaucoup inspiré à l’image de Le mémorial des saints de Farid-ud-Din ‘Attar, les textes d’Imam Ghazali et aussi ceux d’Ibn Arabie.

On a vu trois fois le terme « Poètes de la Mouridiya » apparaitre sur la couverture de quelques-unes de vos œuvres. Pouvez-vous nous expliquer ce que cela signifie?

« Poètes de la Mouridiya » on le retrouve dans mes trois ouvrages. Il s’agit de 18 Safar, Cheikh Ahmadou Bamba Le MOUDJADID et dans Khadimou Rassoul le Serviteur du Prophète (psl). Le premier avait reçu d’ailleurs la bénédiction du défunt Khalif général des mourides Serigne Bara Mbacké Falilou et les deux derniers celle de Serigne Cheikh Sidy Mokhtar Mbacké (Que Dieu sanctifie Leur Siir et Illumine leur Tombeau).Ce terme est une collection qui a été instaurée par les éditions Téxée qui définissent une ligne spirituelle intitulée « Poètes de la Mouridiya ». Et ces trois ouvrages y ont été publiés.

Et c’est fini avec les éditions Téxée…

Téxée est une édition locale qui n’est pas pareille avec la maison d’édition L’Harmattan où on publie actuellement mes écrits. En effet, L’Harmattan a beaucoup plus de visibilité; c’est une édition qui est représentée à travers le monde. En sus, comme mon récent ouvrage parle du prophète (psl) j’aimerais qu’il fasse tache d’huile pour que je puisse le partager sur le plan international. Il est fondamental de noter aussi que l’ouvrage Ma prière sur Seydina Mouhammad (psl) est né dans un contexte où le journal français Charlie Hebdo faisait des caricatures sur le Prophète (psl). Ce fut dans ce sillage que j’ai produit cette œuvre poétique pour montrer mon indignation à ses ennemis de l’islam mais sous la houlette de prières dans les 240 pages qui composent le Tome I de ce livre dont je suis en train d’écrire le Tome II que je voudrais baptiser Amiin. Quinze jours avant sa disparition, le défunt Khalife général des mourides Cheikh Sidy Mokhtar Mbacké (Que Dieu sanctifie Son Siir et éclaire son Tombeau) l’avait eu dans ses mains saintes avant de prier pour moi.

Effectivement Monsieur, pouvons-nous savoir quand est-ce-que sera disponible le Tome II?

En 2019 incha Allah ! (rire).

Certaines de vos œuvres sont entièrement consacrées au Prophète (Ma prière sur Seydina Mouhammad (psl)) et à Cheikh Ahmadou Bamba (Le Moudjadid). Pouvons-nous savoir ce qui vous lie avec ces derniers?

Avant de vous répondre je vais d’abord vous rappeler que mon premier livre parle de la poésie classique. Cependant, mes trois autres ouvrages sont pratiquement dédiés à Serigne Touba et mon dernier qui vient de paraitre au prophète (psl). Il faut comprendre que moi j’ai un principe ; en tant que musulman, je ne peux produire que sur ce que je crois, sur ceux qui sont dans mon cœur: le Prophète et son serviteur éternel. Actuellement, toutes mes investigations tournent autour de ces derniers. J’avais même entamé d’autres ouvrages mais je les ai mis de côté. Au moment où je vous parle je suis en train de composer deux ouvrages: l’un sur le Prophète et l’autre sur Serigne Touba intitulé Khadimou Rassoulilahi l’épanouissement de L’islam que j’avais écrit jusqu’à 40 pages mais finalement j’ai tout perdu car je le faisais avec mon portable. Mais actuellement cela m’a rendu presque malade pendant une semaine mais je l’ai quand même recommencé. (Triste)

« Mon système de vie dans lequel j’évolue c’est la Mouridiya »

Pensez-vous que la poésie religieuse peut encore améliorer nos vies, si oui, comment?

(Il interrompt) Mais si on y croit ! Moi, je suis mouride et j’ai fait mon allégeance à bas âge. Pourquoi? Parce-que j’ai voulu répondre à l’appel de Cheikhoul Khadim qui disait :  » Dieu m’a donné l’ordre de proclamer que je suis un refuge et une protection ; quiconque cherche le bonheur ici-bas et l’au-delà doit trouver refuge auprès de moi ». Comme je cherche alors le bonheur ici-bas et dans l’au- delà, je réponds indubitablement à cet appel. Je ne réponds pas aux idéologies qui ont fait leurs preuves. Il s’est avéré que toutes ces idéologies mises en pratique ont lamentablement échoué car mettant l’accent que sur le capital et non sur la véritable mission de l’individu qui, pour nous musulman, est d’adorer le Seigneur (Sub Khaana Wa Tahalaa). Mon système de vie dans lequel j’évolue c’est la Mouridiya. Par ailleurs, la poésie religieuse peut absolument améliorer nos vies. En étudiant par exemple l’œuvre colossale de Cheikhoul Khadim, on a tendance à être sur la bonne voie et à répondre à la sagesse prophétique qui disait  » travaillez comme si vous devez jamais mourir et suivez Dieu comme si vous devez mourir demain ». Laquelle sagesse répond au Xidma de Serigne Touba qui est la symbiose entre le travail temporel et le travail spirituel. En somme, c’est une poésie qui aide l’homme à être correcte en l’inculquant des vertus.

« Mon vœu c’était d’écrire sur Serigne Touba »

Quelle est l’une de vos œuvres qui vous a marqué le plus et pourquoi?

(Il interrompt) 18 Safar! Je vous ai dit tantôt que depuis la publication de L’Aube Souriante j’avais cessé presque d’écrire. Malgré que j’étais en train de produire des œuvres non éditées: une tragi-comédie intitulée Une voie éteinte et La Vie d’un Modou-Modou qui est un gros roman qui relate la vie des émigrés, j’étais pas du tout satisfait. En un mot, ma vocation c’est d’être un passeur de la pensée mouride ; mon vœu c’était d’écrire sur Serigne Touba. Ainsi, pendant des années j’étais en train de réfléchir sur cela. Mais écrire sur Serigne Touba ce n’était pas simple car pour parler sur une chose il faut la maitriser, la cerner or cet ascète hors du sens commun on ne peut pas le cerner. Mais heureusement, le Tout Puissant m’a aidé en 2009 au jour du lendemain de la Korité qui marqua le recommencement. C’est ainsi que l’inspiration m’est venue et j’ai ipso facto repris ma plume pour commencer à écrire 18 Safar. Pourquoi cette œuvre m’a marqué le plus? Parce que je l’écrivais en versant des tonnes de larmes, des tonnes de larmes. L’inspiration me venait à n’importe quel moment. En effet, je me réveillais en pleine nuit pour écrire. Lorsque j’étais dans mon commerce j’arrêtais même parfois de vendre pour écrire. Et je le faisais même au moment du déjeuner avec chaque fois des larmes aux yeux, des larmes aux yeux. Au terme du manuscrit, je suis allé le montrer à Serigne Bara Falilou Mbacké qui fut le Khalif général des mourides à cette époque. Il était ébloui, vraiment gai et excité après avoir lu l’œuvre. Ensuite, il m’a dit :  » notre rôle en tant que descendant de Serigne Touba c’est de produire de pareils ouvrages. Je vous remercie de l’avoir faire à notre place. Je vais prier pour toi. » Sur ce, il me donna l’ordre de le publier suite à une modeste requête de ma part. Par conséquent, j’ai publié le livre avec Les éditions Téxée. Un an après(en 2010), il y a eu le célèbre Pape Faye qui l’a interprété dans un film documentaire que les plus grandes structures médiatiques sénégalaises ne cessent de transmettre sur leurs chaines surtout quand s’annonce le Grand Magal de Touba. Cette interprétation a aussi fait pleurer beaucoup de monde. On m’appelait de par le monde et même des non musulmans ont été troublés par cette œuvre 18 Safar.

Cependant bien qu’il est mon œuvre majeur, je ne suis pas encore satisfait car je veux produire un ouvrage magistral, de dimension spirituelle très élevée sur Serigne Touba. De même que sur le Prophète (psl), j’espère que le Tome II et le Tome III vont vraiment répondre le vœu que je veux produire quelque chose d’exceptionnelle sur le Prophète.

Propos recueillis par Bamba Mbaye 771173449

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