jeudi 12 décembre
La Fédération sénégalaise des associations de personnes handicapées (FSAPH) envisage de présenter ses propres listes aux prochaines locales, si au moins deux personnes vivant avec un handicap ne sont pas investies sur les 10 premières places de chacune des listes qui seront en compétition à l’occasion de ces élections, a menacé, dimanche, à Louga, son secrétaire général, Moussa Thiaré.
‘’Nous avions demandé aux pôles de la majorité, de l’opposition, des non-alignés et de la société civile de faire figurer sur toutes les listes deux personnes handicapées sur les 10 premières places en tenant compte du genre et du type de handicap’’, a-t-il dit.
S’exprimant lors d’une rencontre sur les stratégies de participation active des personnes handicapées aux prochaines élections locales, il a souligné que sa fédération exige le rejet de toute liste ne répondant pas à ces critères.
Selon M. Thiaré, les acteurs politiques ne sont pas encore favorables à cette requête de la fédération.
‘’La population des personnes handicapées est estimée à plus de 15,5%, soit près de trois millions de personnes au Sénégal. Compte tenu de cette force, nous envisageons, si les partis politiques ne nous font pas de la place dans leurs listes, de créer notre propre liste et d’aller aux élections’’, a-t-il dit.
Moussa Thiaré a promis la tenue, à l’initiative des membres de la fédération, de meetings dans toutes les communes du Sénégal. Il s’agit, explique-t-il, de ‘’démontrer’’ que ses membres ont ‘’la possibilité de faire bouger les choses’’.
‘’Jusqu’à aujourd’hui une seule disposition, l’article 80, abordait la question de la participation de la personne handicapée au processus électoral le jour du vote’’, a-t-il déploré, soulignant la nécessité de modifier le Code électoral, pour permettre aux personnes en situation de handicap d’accéder plus librement aux bureaux de vote.
‘’Il est possible, pour les personnes handicapées, d’accompagner les collectivités territoriales à mobiliser des partenaires. Et nous avons les compétences et les capacités de diriger des mairies’’, a fait savoir le point focal de l’ONG Sight savers, Matar Sow.
Le secrétaire général de la Fédération sénégalaise des associations de personnes handicapées est par ailleurs revenu sur la loi d’orientation portant promotion et protection des droits des personnes handicapées, promulguée depuis 2010.
Selon lui, parmi les 15 textes réglementaires qu’elle comporte, seuls deux décrets visant trois dispositions de la loi d’orientation sociale, ont été pris, ce qui fait qu’il reste beaucoup à faire sur ce plan, pour permettre une meilleure inclusion des personnes handicapées.
Comme illustrations de ces lenteurs, il a notamment cité l’article 48 relative à la haute autorité, devant ‘’servir de cadre de mise en œuvre de tous les aspects de la vie de la personne handicapée’’.
‘’La mise en œuvre du texte concernant l’emploi pose problème. Récemment, on nous informe que lors du dernier recrutement, il n’y a qu’une seule personne handicapée visuelle qui a été recrutée sur une centaine de dossiers déposés. C’est une violation de la loi d’orientation sociale et de la convention des droits des personnes handicapées’’, a-t-il dénoncé.
Il a aussi rappelé au chef de l’Etat la tenue du conseil présidentiel sur le handicap.
La fédération est l’organisation faitière qui regroupe 29 associations de tous les types de handicap. Elle est présente dans les 14 régions et est représentée par des unions régionales et départementales.
SK/ASG/MD
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