ZOOM SUR LES DOMAINES AGRICOLES COMMUNAUTAIRES.

Gscom Team 12/06/2020 12:51:00 Développement
ZOOM SUR LES DOMAINES AGRICOLES COMMUNAUTAIRES.

Rien n’augurait de telles réalisations en si peu de temps. La situation que la ministre de la Jeunesse a trouvée au Prodac en 2019 réduisait ses chances de succès. Après un an et quelques mois d’exercice, Néné Fatoumata Tall et son équipe ont surmonté les obstacles et redémarré les travaux dans au moins trois Domaines agricoles communautaires (DAC) alors que depuis 2015, un seul DAC a été réalisé. Dans dix mois au plus tard, la ministre de la Jeunesse et le coordonnateur du Prodac, Pape Malick Ndour auront à leur actif trois DAC fonctionnels, en l’occurrence celui de Keur Momar Sarr (Louga), de Keur Samba Kane (Diourbel) et de Sangalkam. En plus de cela, est prévu le démarrage des travaux des DAC de la deuxième génération. Selon nos sources, la ministre de la Jeunesse a impulsé une nouvelle dynamique au Prodac. De concert avec le coordonnateur du Programme, Néné Fatoumata Tall est en train de changer radicalement l’image du Prodac écornée par l’affaire des 29 milliards Fcfa. D’ailleurs, dans plusieurs de ses sorties, Pape Malick Ndour précise souvent que c’est avec ces 29 milliards Fcfa que le Prodac poursuit les travaux des DAC. Pour ainsi démentir tout détournement de ces fonds.

La ministre de la jeunesse, Néné Fatoumata Tall, a insufflé une nouvelle dynamique au Programme des Domaines Agricoles Communautaires (Prodac) qui était menacé de dissolution, surtout avec l’histoire des 29 milliards Fcfa qui avait fini de ternir son image. Cette opération de redressement a été facilitée par l’arrivée, en juin 2019, du nouveau Coordonnateur Pape Malick Ndour à la tête du Prodac. Ce duo de jeunes responsables du parti au pouvoir a redonné un nouveau souffle à ce programme qui constitue l’un des leviers les plus importants du programme de gouvernance du Président Macky Sall pour réduire le chômage des jeunes. Dans sa vision, le président de la République voulait que le Prodac s’inscrive dans une démarche d’aménagement du territoire afin de doter, surtout l’intérieur du pays, d’infrastructures agricoles et d’aménagements structurants afin de mettre en valeur de grands domaines agricoles.

En réalité, il s’agissait de mettre en place de vrais agropoles qui allaient contribuer à l’insertion de jeunes ruraux, de diplômés, mais aussi de promouvoir des jeunes qui veulent se lancer dans l’agriculture, la pêche, l’élevage et la transformation. Toutefois, plusieurs années après sa mise en place, le Prodac a tardé à atteindre ses objectifs.

LES DAC , DE REVE A LA REALITE…

A son arrivée à la tête du ministère de la Jeunesse, Néné Fatoumata Tall avait trouvé une situation peu reluisante avec des problèmes de tous ordres. En guise d’exemple, au mois d’Avril 2019, un seul Domaines Agricole Communautaire (DAC) était fonctionnel, celui de SEFA en l’occurrence. Dès sa prise de fonction, elle s’est retroussée les manches. Aidée par un nouveau management au sein du Prodac, elle a réussi à relancer les chantiers dans les différents DAC. Pourtant, selon nos informations, les chantiers des DAC de Sangalkam, de Keur Samba Kane et de Keur Momar dont le financement était pourtant bouclé depuis 2015 ont été tous été bloqués. Ce fameux rapport sur les 29 milliards Fcfa qui avaient défrayé la chronique avait fini d’installer le scepticisme. Les travaux de finalisation des Domaines Agricoles communautaires ont été arrêtés, faute de paiement des factures dues par Locafrique aux Israéliens de Green 2000. Le Dac de Keur Samba Kane n’avait même pas encore démarré, malgré son lancement depuis 2015. Quant au DAC de Keur Momar Sarr, il avait été entamé en 2016 avant que Green 2000 ne quitte le chantier en 2017 pour défaut de paiement. Pour ce qui est du DAC de Sangalkam, lancé en grande pompe au mois de novembre 2018, le financement n’avait même pas été bouclé. Le dossier était bloqué à la Direction centrale des marchés publics (DCMP) qui avait rejeté le projet d’avenant proposé par le coordonnateur du Prodac de l’époque pour hérésie administrative. A ces contraintes, s’ajoutent le retard dans la mobilisation de la contrepartie de l’Etat dans la mise en œuvre du PDEAS et la lourdeur des procédures de passations des marchés qui ont eu raison de la mise en œuvre des DAC de Boulel, de Fafacourou, de Niombato et de Dodji. Au total, seul le DAC de Séfa était totalement réalisé.

 LES PROUESSES DU MINISTRE DE LA JEUNESSE ET DE SON EQUIPE

D’ailleurs, les dirigeants de l’entreprise Green qui en avait marre de cette situation menaçait de quitter le Sénégal en juin 2019, au lendemain de la nomination du nouveau coordonnateur. Mais grâce à l’entregent du ministre de la Jeunesse, ils sont revenus à de meilleurs sentiments. «Aujourd’hui, les Israéliens ont décidé de rester et de poursuivre la collaboration, parce que le Prodac a changé de visage. On ne leur doit plus rien», témoignait le Coordonnateur du Prodac dans l’une de ses sorties. Les Israéliens n’avaient plus le cœur à l’ouvrage, parce qu’ils avaient accumulé des arriérés de paiement de 5 milliards Fcfa.

En plus, Locafrique avait fini par avoir des rapports très heurtés avec le Prodac, ce qui s’est traduit par une accumulation de factures non payées. Elle avait juste raison de ne pas solder les factures. En effet, Locafrique avait émis des doutes sur les factures de Green après le rapport de l’Inspection générale des Finances (IGF). Le Prodac battait de l’aile et les équipements destinés aux DAC étaient bloqués au Port de Dakar et sur le point d’être vendus. Les partenaires étaient découragés et démotivés et ils ne croyaient plus au projet. Pour ce qui est du management, confient nos sources, le Prodac était un site de recasement de politiciens avant l’arrivée du nouveau coordonnateur Pape Malick Ndour. Des agents étaient payés à ne rien faire et certains même étaient inconnus des services, puisqu’ils ne mettent jamais les pieds au Prodac.

Après un diagnostic sans complaisance de la situation, Néné Fatoumata Tall et ses services se sont lancés le défi de concrétiser ces projets du président de la République. Elle a remis la machine en marche sans tambour ni trompette. «Les gens étaient convaincus que les 29 milliards Fcfa sont détournés, parce qu’ils n’ont pas vu les projets des DAC sortir de terre. Aujourd’hui, la redynamisation des DAC, si l’on sait qu’il n’y a pas de nouveau financement, démontre que les 29 milliards Fcfa ne sont pas détournés, mais il s’agissait juste d’un blocage. Les gens doivent se demander avec quel fonds nous sommes en train de réaliser les DAC. C’est naturellement avec les 29 milliards Fcfa. A travers nos activités, nous donnons un cinglant démenti à ceux qui parlent de détournement de 29 milliards Fcfa», précise le coordonnateur du Prodac, non moins président du Conseil départemental de Guinguinéo.

LES DEFIS RELEVES DU DUO NENE FATOUMATA TALLPAPE MALIK NDOUR

Le ministre de la Jeunesse a relevé le défi de démarrer les travaux du DAC de Sangalkam que les jeunes de Dakar prenaient pour un éléphant blanc. Pour rappel, le président de la République avait lancé en novembre 2018 les travaux du DAC et promis son inauguration dans quelques mois. Hélas. Il a fallu l’arrivée de Néné Fatoumata Tall pour que les choses bougent. Elle a eu la prouesse de résoudre tous les problèmes administratifs liés au DAC, de boucler le financement, de mobiliser les fonds. Et le chantier commence à prendre forme. Elle y a d’ailleurs effectué récemment une visite pour s’enquérir de la problématique du foncier. Le DAC de Sefa, certes inauguré, était toujours entre les mains des Israéliens. Le Prodac n’avait pas la main sur sa gestion. Dès son arrivée, le ministre a instruit les services du Prodac, notamment le Coordonnateur Pape Malick Ndour, à assumer leurs responsabilités dans la gestion du DAC.

Présentement, aucun Israélien n’est au Dac de Séfa. Il est piloté maintenant par une équipe de Sénégalais rompus à la tâche. Le DAC de Keur Momar Sarr, mis à l’arrêt depuis 2017 pour défaut de paiement, a changé radicalement de visage. Avec l’arrivée du ministre de la Jeunesse, les travaux ont repris de plus belle. Elle y avait fait un tour, lors des vacances citoyennes au mois d’aout 2019 pour le relancer les travaux. N’eut été la covid-19, nous dit-on, le DAC serait inauguré au grand bonheur des populations de cette localité de la région de Louga. A ce jour, tout est fin prêt pour une inauguration prochaine par le Chef de l’Etat au grand bonheur des jeunes du département de Louga. Quant au DAC de Keur Samba Kane, c’est un terrain vierge que Néné Fatoumata Tall a trouvé à son arrivée à la tête du ministère de la jeunesse. A ce jour, le visage du Dac a radicalement changé avec la construction, dans un premier temps, d’une piste. Puis, les autres travaux de construction ont démarré depuis le mois de décembre. Tout le matériel est réceptionné. Et depuis, lors les travaux s’y déroulent normalement à l’exception du mois d’avril passé pour cause de covid19. Selon un de nos interlocuteurs, le DAC sera fonctionnel dans six mois.

TROIS DAC A INAUGURER DANS DIX MOIS

Le ministre de la Jeunesse a, à son actif, trois DAC qui seront réceptionnés dans dix mois, alors qu’elle en a trouvé un seul. «En un an de présence, nous avons réussi à relancer trois chantiers alors que depuis 2015, il n’y a qu’un seul DAC. Maintenant, la confiance est rétablie entre le Prodac, les partenaires, notamment Locafrique et Green 2000 et le ministère de la Jeunesse, et s’il plait à Dieu, d’ici l’année prochaine, nous allons tripler le nombre de DAC fonctionnels», rassurait Pape Malick Ndour lors de la visite de chantier. Sur le plan de la bonne gouvernance des ressources, le ministre de la Jeunesse, Néné Fatoumata Tall, et ses services font de la transparence leur crédo. C’est dans ce sens d’ailleurs que, dès sa prise de service, le coordonnateur du Prodac s’est employé dans un combat pour la rationalisation des ressources et des effectifs au Prodac.

D’ailleurs, cette rigueur dans le management avait suscité une levée de boucliers de la part de certains récalcitrants politiquement colorés contre le coordonnateur du Prodac. Mais teigneux, il n’a jamais hésité à couper le salaire des agents absentéistes ou à refuser de renouveler les contrats de certains dont la présence au PRODAC ne se justifiaient pas. Il nous revient aussi que ceux qui mouillaient le maillot ont été promus à des postes de responsabilités. Selon un agent de service ayant requis l’anonymat, désormais l’ordre est revenu au PRODAC et tous les agents sont maintenant impliqués dans le travail. Comme il l’avait promis lors de sa passation de service, Pape Malick Ndour a restauré la valeur travail au PRODAC et il est le premier à donner l’exemple, depuis qu’il est là. Il est toujours le dernier à quitter le bureau, confie-t-on.

DES DAC DE 2E GENERATION …

Les Domaines agricoles communautaires (DAC) dits de la deuxième génération ont connu les mêmes difficultés que les premiers. La sempiternelle question du financement de ces projets s’est posée également avec acuité. D’où le retard constaté dans le démarrage des travaux de ces DAC. La question foncière n’est pas encore réglée dans certains DAC comme à Toubacouta. Mais selon nos sources, la dextérité dont fait montre la tutelle dans le traitement de dossiers du Prodac fait qu’aujourd’hui tous les quatre projets financés par le Banque Islamique de Développement (BID) ont connu des avancées remarquables. Les bureaux d’études sont très avancés dans la préparation des documents d’appels d’offres pour la réalisation des DAC de la deuxième génération. D’ici la fin de l’année, les appels d’offres pour sélectionner les entreprises devraient être lancés.

ATTEINDRE LES OBJECTIFS EN MATIERE D’EMPLOIS DES JEUNES

Il est clair qu’avec les difficultés en travers de son chemin, le Prodac est limité. Il lui est impossible d’atteindre ses objectifs en matière de création d’emplois et de résorption du chômage des jeunes. Pour la simple raison que ces objectifs étaient adossés à l’impératif de mettre en place les infrastructures qui devaient accueillir les jeunes entrepreneurs. Dès lors que le Prodac a mis du temps pour réaliser les infrastructures dans les DAC, naturellement les objectifs ne pouvaient être atteints. Ainsi, beaucoup de chiffres qui ont été avancés en matière d’emplois des jeunes étaient en vérité loin de la réalité. Toutefois, avec ce dynamisme retrouvé au PRODAC, la tendance peut se renverser pour absorber les nombreux jeunes en chômage. Car les Dac, ce n’est pas que l’agriculture, il y a aussi la pisciculture, l’élevage, la formation professionnelle. C’est sans doute ce qui justifie son ancrage institutionnel au Ministère de la Jeunesse. Aujourd’hui, un vent nouveau souffle dans le Dac. Son jeune coordonnateur, fonctionnaire du Ministère des Finances avant d’être politique, a les coudées franches.

Tout montre qu’il est sur la bonne voie. Puisqu’il bénéficie du soutien de sa tutelle, le ministre de la Jeunesse qui a impulsé cette dynamique. «D’aucuns pensent que le programme devait être rattaché au ministère de l’Agriculture et de l’Equipement Rural. C’est ignorer les projets du Prodac, que de croire qu’il doit être rattaché au département de l’agriculture. Le programme est transversal. Nous faisons de l’aquaculture, de l’élevage de l’agriculture, de la formation technique et de l’accompagnement, c’est-à-dire de l’incubation. C’est la raison pour laquelle le Prodac ne peut être au ministère de l’Agriculture. Les gens font l’amalgame en pensant que le Prodac, c’est seulement l’agriculture, le Prodac, c’est la promotion socioéconomique des jeunes et cette compétence est dévolue au ministère de la jeunesse», précisait le coordonnateur Pape Malick Ndour dans une émission télévisée. «La création du Prodac vient du constat que les jeunes, lorsqu’ils veulent se lancer dans l’agriculture ou autre, sont confrontés à trois difficultés majeures que sont : l’accès au foncier, au financement et à la formation. La mission du Prodac est de résoudre ces trois problèmes. Aujourd’hui, le Prodac a bénéficié de l’affectation de plusieurs hectares de terre qu’il met à la disposition de jeunes intéressés par l’agriculture, l’aquaculture et l’élevage etc.. Ils bénéficient de terres aménagées avec l’accès à l’eau, des intrants et des équipements», souligne-t-il.

A présent que les clignotants sont au vert, que les Israéliens ont repris du service tout comme Locafrique, il ne reste plus aux autorités de Prodac pour réussir que d’extirper l’image de 29 milliards qui le poursuit comme une ombre. «Une dame a refusé de louer son immeuble à Prodac, parce qu’elle estime qu’il y a beaucoup de scandales liés à son nom. Ce qui nous porte préjudice alors qu’il n’y a aucun scandale en réalité. Il a fallu l’implication personnelle du coordonnateur pour qu’elle signe finalement», confie une source proche du ministre la Jeunesse, Néné Fatoumata Tall.

 

 

Ousseynou BALDE  |

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